Léa Crespi est une guerrière, une amazone et son corps est son arme, son instrument de combat et aussi son instrument d'exploration, son baromètre, son témoin, ce par quoi elle établit son rapport au monde. Elle le façonne, l'affûte, l'immerge dans des lieux sinistrés, le confronte au dur, au contondant, au sombre, au désert. Et le photographie. (suite)
L'exposition
"Cris et chuchotements" (prolongée au Centre Wallonie-Bruxelles jusqu'à
fin septembre 2009) qui rassemble les oeuvres de 23 artistes-femmes
manifeste - si besoin était - combien être artiste et femme, combien
être femme tout court, n'est pas une condition de tout repos. C'est
une scrutation, une exploration sans complaisance de l'identité
féminine, une plongée à cru dans les entrailles du féminin. (suite)
Claudine
Doury aime les incursions en adolescence et les immersions en étrangeté.
Une étrangeté, une exception qui mettent au jour des invariants. Les
éternelles fragrances et fulgurances adolescentes qui fusent où qu'on
aille et quel que soit l'apparent dépaysement, le vernis d'ailleurs qui
déroute et égare d'abord. (suite)
James Ensor fut un
drôle de personnage et un artiste tout à
fait digne d'intérêt bien que méconnu. Se
tenant à la croisée des influences et des lignes de force, perméable et
impressionnable au possible, il fut un peintre largement mimétique,
décalquant avec une facilité déconcertante le génie des autres,
restituant l'esprit du temps mais il n'en fut pas moins, également, un
artiste singulier. (suite)
Ce sont des images de
grand souffle et de fièvre lente. Des figurations de l'offrande, des
corps ouverts au passage, à l'étreinte du grand Autre et saisis dans
ces isntants de dépossession qui les relient au sacré. L'exposition
s'intitule "Le don" et elle rassemble des photos
de Giorgia Fiorio, laquelle a sillonné le monde des années durant à la
recherche d'images qui disent la quête du divin et la transcendance
incarnée. (suite)
Clémentine
Henrion nous invite à un voyage plus que proustien. Le tour de force
qu'elle a réussi, c'est de nous convier à une plongée toute sensitive,
toute vive. Une immersion en adolescence. Elle a exhumé et rassemblé
des reliques qui ressuscitent instantanément les années-collège. On
parcourt l'exposition et, de panneau en panneau, tout revient, tout se
réactive, tout est là qui saute au coeur, au corps, à la mémoire. (suite)
Il y
a partout, frappant l'oeil de leur présence diaphane, de leur ballet
multiplié, ces silhouettes épurées, ces corps étirés et ciselés, ces
jeunes femmes qui semblent une émanation de l'éther lui-même. Sa
prédilection pour les danseuses, Jansem (artiste d'origine arménienne)
l'affiche avec intempérance. Ses lithographies et ses toiles célèbrent
la danseuse sous toutes ses formes. On se trouve quelque part entre
Egon Schiele et Degas. (suite)
Ce
sont des instants rares que nous offre la photographe norvégienne
Margaret de Lange dans sa série "Daughters". Elle nous invite à
pénétrer au sein d'un territoire fabuleux. Celui de l'enfance et de
l'adolescence. Enfance et adolescence de ses filles saisies nues en
pleine nature. Enfance sauvage, fauve, sensible mise en scène dans un
noir et blanc luxueux dont le grain rugueux, opaque, dégage un mystère
envoûtant. Sous couvert de composition imagée et imaginaire, la mère a
saisi une chose rare chez ses filles : leur animalité naturelle. (suite)
Si vous êtes parisiens, vous n'avez pu manquez d'être alerté, pendant tout le mois de juillet, par cette affiche placardée dans nombres de stations de métro : un visage d'enfant - de type indien probablement - regard intense, énigmatique, peau teinte intégralement en écarlate. L'image est d'une saisissante splendeur. C'est une photo signée Steve McCurry. Depuis des années, cet homme parcourt le monde en quête d'instantanés qui sont aussi des sommes (de sensations, d'expériences). (suite)
Exposition à la galerie Basia Embiricos du 29 août au 30 septembre 2007 (14 rue des jardins, Paris IV) Des corps nus saisis dans une lumière d'estompe. Corps gracieux, noblement dressés, animés d'un mouvement souple, pris dans la lueur subtile et chaude qui semble celle d'une bougie. On est entre Botticelli pour l'esthétique et de La Tour pour la lumière. (suite)
Au
musée Maillol, jusqu'au 4 juin 2007, une exposition déroutante
intitulée Pascin, le magicien du réel
.
Né en 1885, juif américain d'origine bulgare, Pascin (pseudonyme de
Julius Mordecai Pincas) est resté toute sa vie un apatride. Il a passé
ses années de formation entre Vienne, Berlin, Budapest et Munich. Son
errance ... (suite)
D'abord, on est pris d'un éblouissement, presque d'un vertige. C'est comme une lumière trop crue qui blesse l'oeil et l'oblige à un accommodement permanent. Et puis, peu à peu, les traits, délicats, se dessinent sur la toile, les figures apparaissent. Ce sont des silhouettes féminines, le plus souvent assises, dont le visages a été noyé, dissous, en voie d'effacement. (suite)